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ZLECAF, COMESA, Route de la Soie… la Tunisie au cœur du libre-échange régional et mondial, mais les stratégies manquent pour en tirer profit (Experts)

La Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) a ouvert de vastes horizons pour les économies africaines, offrant de nouvelles opportunités de croissance et de développement. Ratifié en 2020 par la Tunisie, cet accord représente une avenue prometteuse vers une expansion économique durable et une diversification des échanges commerciaux pour la Tunisie.

Outre la ZLECAF, la Tunisie est membre de plusieurs zones de libre-échange, qui jusqu’ici n’ont pas été exploitées.

Pour en savoir plus, nous nous sommes adressés à deux experts : Mondher Khanfir, vice-président  du Tunsia Africa Business Council (TABC) et Hamza Meddeb, chercheur au Carnegie Middle East Center.

La ZLECAF pour une intégration régionale

Le projet ZLECAF est un projet porté par l’Union africaine pour l’intégration régionale élargie entre les pays d’Afrique. Pour le moment seuls 32 pays sont signataires de ce traité.

La Tunisie a ratifié ces accords en août 2020, pour autant aucune action concrète dans ce cadre, n’a encore été réalisée. Selon Monder Khanfir, il s’agit d’un processus long en raison d’abord de la grande superficie du continent mais également du retard au niveau des infrastructures.

En effet, la ZLECAF a été construite sur l’approche des corridors (corridors approach). « L’aérien coute très cher et ne convient pas à tout type de marchandise et le maritime prend du temps. Le terrestre, qui reste l’approche la plus adaptée, reste très en retard », nous dit Monder Khanfir.

Selon ce dernier, pour réussir l’intégration régionale, il est essentiel de développer l’infrastructure. Malgré la mise en place du projet PIDA (Programme de Développement des Infrastructures en Afrique),  dont l’objectif est de promouvoir le développement socio-économique et la réduction de la pauvreté en Afrique grâce à la mise en œuvre des réseaux intégrés d’infrastructures régionales, le continent reste à la traine quant aux projets. « L’ingénierie des projets est compliqué. L’Afrique est un continent très lent dans la réalisation des projets et leur concrétisation», souligne l’expert. Par ailleurs, Khanfir pointe du doigt les problèmes administratifs et de gouvernance.

« Il ne suffit pas de signer des traités, il faut les corridors qui permettront d’acheminer les marchandises ».

Des accord oui… mais après ?

La Tunisie a traditionnellement adopté une politique d’ouverture économique et a été engagée dans plusieurs accords de libre-échange pour promouvoir le commerce international et attirer l’investissement étranger. Ces accords de libre-échange ont joué un rôle important dans le développement économique et la diversification des échanges du pays.

La Tunisie a un accord d’association avec l’Union Européenne (UE), avec la Zone Arabe de Libre-Échange (GAFTA), elle est membre de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et du Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe (COMESA) et enfin de la ZLECAF.

Pour autant, la Tunisie n’a jamais réussi à saisir les opportunités de ces accords afin de développer son économie nationale. « Ces accords n’ont jamais vraiment permis de produire la dynamique économique attendue. Le taux de chômage est toujours aussi haut, nous sommes toujours en retard du point de vue technologique et nous sommes en position de dépendance vis à vis de nos partenaires économiques », poursuit Mondher Khanfir.

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