UGTT : les restrictions aux libertés mènent vers la dictature, la tyrannie et l’autocratie
Dans un communiqué du 23 novembre 2023, l’instance administrative de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a considéré que la poursuite en justice de syndicalistes et leur convocation représentaient des procès politiques et une atteinte à la constitution et aux traités ratifiés par la Tunisie. La même source a rappelé la traduction en justice de plusieurs de ses militants, dont le secrétaire général de l’Union régionale de Sfax, Youssef Aouadni, le secrétaire général de la Fédération générale des transports, Wajih Zidi et le secrétaire général de la Fédération des affaires religieuses, Abdessalem Atoui.
L’instance administrative de l’UGTT a exprimé son opposition à toute oppression visant les syndicalistes et les considérant comme étant des sous-citoyens. La centrale syndicale a affirmé qu’elle s’opposera à toute amplification des interprétations des faits par le ministère public. L’UGTT a évoqué une application exagérée de la loi face aux syndicalistes contre à un laisser-faire dans les plaintes déposées par ses affiliés. Pire ! Il (le ministère public) cherche à défendre les agresseurs dans plusieurs cas, selon le syndicat.
L’union, dans l’intégralité de ses structures, est consciente des politiques appliquées tout au long de l’histoire par les différents gouvernements et le prenant pour cible. Elle met en garde contre l’application d’une telle stratégie et rappelle avoir le droit de se défendre par tous les moyens pacifiques et légaux, a ajouté la même source.
L’UGTT a salué l’unité dont font preuve ses affiliées et a mis l’accent sur son importance. La centrale syndicale a remercié les avocats et avocates qui se sont mobilisés dans le cadre des différentes affaires visant leurs adhérents, ainsi, que les magistrats honnêtes, attachés à la réforme du pouvoir judiciaire et cherchant à mettre en place une justice indépendante, juste et consacrant l’État de droit et l’égalité entre les Tunisiens. L’union a réitéré son refus de toute atteinte aux droits et aux libertés et a appelé au retrait du décret n°54. Ce texte, selon elle, a pour but de faire taire les voix libres. « Les restrictions aux libertés mènent vers la dictature, la tyrannie et l’autocratie», a ajouté le communiqué.
La centrale syndicale a indiqué que le projet de loi de finances 2024 traduit une politique libérale dépourvue de véritables horizons. De plus, le texte a été rédigé dans le cadre d’une politique basée sur l’exclusion et n’adopte pas une vision commune visant à sauver la situation économique et sociale. L’instance administrative a tenu le pouvoir en place responsable des conséquences et des répercussions sociales d’une telle loi.
« L’instance administrative condamne la volonté du pouvoir exécutif de porter atteinte au droit syndical et sa politique de non-respect des accords conclus dans le passé. Elle exige la reprise des négociations portant sur la fonction publique et le secteur public, l’application urgente des accords portant sur les augmentations salariales, dont l’augmentation du salaire minimum et ceux du 6 février 2021 et du 15 septembre 2022 et la tenue d’une réunion d’évaluation des indicateurs liés à l’inflation et à la dépréciation du dinar…
En cas de refus continu du dialogue social et des négociations, l’instance administrative indique que ses structures syndicales sont prêtes à entamer des mouvements de protestation sectoriels, régionaux et nationaux afin de défendre le droit syndical et le droit à des négociations… L’instance refuse le blocage de la tenue des congrès de certains établissements et l’entame unilatérale d’une réforme du système éducatif à travers une consultation formelle et restreinte », a ajouté la même source.
L’UGTT a pointé du doigt la hausse continue des prix et la dégradation des services à caractère social tels que l’éducation, la santé et le transport. Ce phénomène ne résulte pas seulement de la spéculation. Il est, aussi, le fruit de l’absence d’une politique économique claire et d’une approche adoptant un discours reprenant des revendications du peuple, mais appliquant des mesures délaissant les acquis sociaux et nationaux, à savoir le soutien aux entreprises et installations publiques.
Par ailleurs, l’UGTT a dénoncé le génocide des Palestiniens et les massacres commis par l’entité sioniste depuis plus de 45 jours. Elle a rappelé que le nombre de martyrs s’élevait à 14.500 morts et que celui des blessés était de 35.000. L’union a estimé que les pays colonialistes, tels que les USA, étaient complices de ces crimes. La centrale syndicale a, également, critiqué l’attitude des pays arabes ayant opté pour la normalisation, ainsi que celle des organisations internationales ayant traité de la même façon les victimes palestiniennes et l’occupant sioniste. L’UGTT a appelé à participer activement dans la collecte de dons destinés à la Palestine et à la vigilance contre toute infiltration sioniste à travers les échanges commerciaux, financiers, culturels et académiques.
L’UGTT a appelé les structures syndicales internationales et mondiales à faire pression afin de mettre fin au blocus visant la bande de Gaza et d’empêcher l’envoi d’armes et de marchandises depuis et vers l’entité sioniste. La centrale syndicale a réitéré son appel à la promulgation d’une loi criminalisant la normalisation et à mettre de côté les prétextes évoqués afin de fuir la chose.