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UE: le Premier ministre hongrois contre des négociations d’adhésion avec l’Ukraine

PARIS: Le Premier ministre hongrois Viktor Orban reste farouchement opposé à des négociations d’adhésion de l’Union européenne avec l’Ukraine, arguant que le pays est gangrené par la corruption et représente une menace pour l’agriculture européenne.

« L’Ukraine est connue pour être l’un des pays les plus corrompus du monde. C’est une plaisanterie ! Nous ne pouvons pas prendre la décision d’entamer un processus de négociation d’adhésion », fait valoir M. Orban, dans un entretien avec l’hebdomadaire Le Point publié vendredi à quelques jours d’un Conseil européen qui doit aborder le sujet.

En outre, il met en garde les Français sur « ce que signifierait économiquement cette adhésion pour la France ».

« Chaque année, il vous faudra verser au budget commun de l’Union plus de 3,5 milliards d’euros supplémentaires », dit-il.

Et de souligner l’importance de l’agriculture de l’Ukraine. « Si vous laissez cette agriculture entrer dans le système agricole européen, elle le détruira le lendemain », assure-t-il.

Le Premier ministre, qui a rencontré jeudi soir le président français Emmanuel Macron, explique par ailleurs que sa position est inflexible car « plus des deux tiers de l’opinion publique hongroise sont opposés à l’ouverture de toute négociation ».

Mais « l’Ukraine est en difficulté », reconnaît-il car « elle subit l’invasion russe » et il est « légitime que l’ensemble du Conseil européen (lui) envoie de bons signaux », tel qu’un « partenariat stratégique » avec l’UE plutôt que des négociations pour une adhésion.

« Lorsque nous parviendrons (…) à rapprocher l’Ukraine de l’Europe, dans plusieurs années, nous verrons alors », a-t-il également confié avant son entretien avec Emmanuel Macron jeudi, sur lequel l’Elysée n’a pas communiqué.

Viktor Orban est par ailleurs revenu sur la réforme de l’asile actuellement en discussions à l’UE.

Elle « est peut-être meilleure que la précédente, mais ce n’est pas une solution », estime-t-il. « La solution ultime est que personne ne puisse entrer sur le territoire européen sans obtenir l’autorisation d’une autorité basée sur une procédure ».

« Je suis le seul à avoir construit une clôture, s’enorgueillit le Premier ministre hongrois. En Hongrie, il n’y a aucun migrant, et j’en suis fier. »

Et d’ajouter : « Si vous pensez qu’accepter les migrants aboutirait à quelque chose d’agréable, à une nouvelle société, à quelque chose de moralement plus élevé que la société traditionnelle, faites-le. C’est votre choix. Mais nous, Hongrois, nous pensons que c’est trop risqué. »

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