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Tunisie : le déficit énergétique accapare 54% du déficit total jusqu’à fin septembre 2023

Le déficit énergétique s’est accentué de 8,02% au cours des dix premiers mois de 2023 en comparaison avec un an auparavant. Par rapport à la même période en 2021, il a plus que doublé. Il a atteint 7.607,1 millions de dinars fin septembre 2023, contre 7.042,3 millions de dinars fin septembre 2022 et 3.326,7 millions de dinars fin septembre 2021.

Par rapport à un an auparavant, les exportations énergétiques ont diminué de 38,2% alors que les importations énergétiques ont baissé de 8,3%. Pour sa part, le taux de couverture a perdu 11,5 points par rapport à 2022 et 14,6 points par rapport 2021 atteignant 23,8% en 2023, contre 35,3% en 2022 et 38,4% en 2021.

Le déficit de la balance énergétique représente 54% du déficit total à fin septembre 2023 alors que le taux de couverture n’atteint même pas les 25%. Selon le rapport sur la conjoncture énergétique pour juin 2023, le taux de dépendance énergétique de la Tunisie s’est situé à 48% à fin juin 2023. Ce qui est assez préoccupant, surtout avec les problèmes des finances publiques.

Certes, les cours de pétrole ne se sont pas envolés en 2023 comme cela a été le cas en 2022 où le baril avait dépassé de loin les cent dollars. Globalement, ils sont restés dans la moyenne de l’hypothèse retenue pour 2023 de 89 dollars. Cependant, le glissement du dinar par rapport à l’euro et au dollar a continué, se répercutant nécessairement sur la valeur des importations.

Rappelons dans ce cadre que la Tunisie ambitionne d’atteindre 35% d’énergie renouvelable en 2030 et 80% en 2050, outre l’amélioration de l’efficacité énergétique de 30% par rapport à 2010, pour ce même horizon.

Malheureusement et jusqu’à juin 2023 (les derniers chiffres publiés), la part de l’électricité renouvelable (production de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz-Steg uniquement) reste timide et ne représente que 1% des ressources primaires. Le secteur de la production électrique reste, de loin, le plus grand consommateur de gaz naturel (65% de la demande totale à fin juin 2023), la production électrique est en effet basée sur le gaz naturel à plus de 97%.

La STEG conserve toujours la part du lion dans la production électrique avec 99% de la production nationale à fin juin 2023. La production d’électricité à partir des énergies renouvelables s’est située à 2,5%. Par ailleurs, 182 mégawatts (MW) de toitures photovoltaïques ont été installés dans le secteur résidentiel et 304 autorisations ont été octroyées pour une puissance totale de 79 MW dans les secteurs industriel, tertiaire et agriculture.

« Le bilan énergétique est déficitaire, et aujourd’hui, nous n’avons pas d’autres choix que d’aller aux énergies renouvelables. On doit trouver des solutions nouvelles et innovantes pour développer notre économie, c’est ce que nous cherchons et c’est ce que nous visons à travers les énergies renouvelables, les solutions intelligentes, l’utilisation des énergies renouvelables, la mobilité électrique. La finalité stratégique étant de parvenir à notre indépendance énergétique, la finalité économique étant le développement et la finalité climatique étant la protection de l’environnement ». C’est ce qu’avait affirmé le directeur général de l’électricité et des énergies renouvelables au ministère de l’Industrie Belhassen Chiboub, lors d’un récent événement.

Il est impératif de trouver des solutions pour baisser le déficit énergétique de la Tunisie. Cela pourrait passer par la hausse de la part des énergies renouvelables dans les ressources d’énergie primaire du pays. En outre, des efforts doivent être consentis pour baisser la consommation d’énergie, notamment en adoptant les bons gestes (éteindre les veilles, usage des LED, favoriser les équipements électriques de classe 1 lors de nouvelles acquisitions, maîtriser les températures de chauffage ou de refroidissement, etc.) et en améliorant l’efficacité énergétique (notamment via l’isolation des maisons). Le développement de la mobilité électrique est aussi une piste à envisager, surtout s’il est accompagné de mesures encourageant le développement en parallèle d’ombrière solaire.

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