Tunisie : BHL a-t-il visité l’Assemblée constituante pendant l’écriture de la constitution ?
Lors de sa visite au gouvernorat de Nabeul, le jeudi 2 novembre 2023, le président de la République, Kaïs Saïed a estimé que la révolution avait échoué, attribuant cette défaillance à ce qu’il perçoit comme une collusion entre les médias qu’il a désignés comme coupables. Selon lui, les médias auraient été sollicités pour établir des alliances avec le sionisme mondial.
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Durant son entretien avec la gouverneure de Nabeul, Sabeh Malek, il a également parlé des travaux de l’assemblée constituante, précisément l’étape de l’écriture de la constitution et les visites du philosophe controversé Bernard-Henry Lévy.
« On a oublié les visites de Bernard-Henri Lévy à l’Assemblée nationale constituante… Il a écrit quelques dispositions… Aujourd’hui, ils pleurnichent au sujet de la cause palestinienne afin d’exploiter le sang des Palestiniens dans la campagne électorale… La Tunisie est unifiée selon la constitution ».
En cherchant l’historique des visites de Bernard-Henry Lévy en Tunisie, nous n’avons pas trouvé de traces de visites lors de la préparation de la constitution tunisienne. La seule visite au territoire tunisien date du 31 octobre 2014, quelque mois après l’adoption de la constitution le 26 janvier 2014. Cette visite avait fait polémique en Tunisie où Bernard-Henry Lévy a été accueilli par des manifestants dés son arrivée à l’aéroport de Carthage.
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Interviewé par la chaine France 24, il avait affirmé à ce moment-là que sa visite en Tunisie vise à poursuivre le processus de réconciliation nationale en Libye. Une image a fait le tour de la toile durant cette visite le montrant en compagnie de diverses personnalités libyennes sur une terrasse d’hôtel à Gammarth. Sur la photo, on voit Fadil Lamine, président du Conseil de dialogue national libyen, Gilles Hertzog, un proche du philosophe français, et Nouri Cheriou, une éminente figure des Amazighs libyens.
Suite à cette polémique et les manifestations qui ont eu lieu à Tunis contre sa visite, le gouvernement tunisien a annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer la partie à l’origine de l’invitation.
Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères, Mongi Hamdi, a nié, dans une déclaration accordée à Express Fm le 1er novembre 2014, avoir connaissance de cette visite. « A vrai dire, je ne dispose pas de détails, pour l’instant, sur les dessous de cette visite ni sur les parties qui sont derrière » a-t-il déclaré tout en affirmant qu’une enquête sera ouverte à ce sujet. Et d’ajouter que selon le protocole tunisien, toute personnalité publique rendant visite à la Tunisie doit prévenir à l’avance les autorités tunisiennes. « Cependant, BHL étant un citoyen français n’a pas l’obligation d’aviser, au préalable, de sa visite » a-t-il conclu.