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SNJT : l’affaire de complot reflète un échec cuisant en matière de communication de la justice tunisienne

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a qualifié l’interdiction, par le juge d’instruction près le Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, de l’interview de l’avocat et membre du comité de défense des détenus politiques dans l’affaire de complot contre la sûreté de l’État, Abdelaziz Essid, d’acte de censure et de tentative de blackout médiatique de l’affaire.

Dans un communiqué du 23 novembre 2023, le SNJT a rappelé que l’interdiction a eu lieu par courrier adressé par le juge d’instruction à la radio Mosaïque Fm. L’avocat Abdelaziz Essid était censé être l’invité de l’émission « Midi Show » à la date du 22 novembre 2023. Le syndicat a considéré que cette interdiction était un dangereux précédent. Le communiqué a évoqué un processus visant à instaurer un contrôle au préalable du travail journalistique.

Le SNJT a, aussi, indiqué que l’affaire de complot reflétait un échec cuisant en matière de communication de la part de la justice tunisienne dans la gestion de ce dossier. Le communiqué a considéré que l’interdiction du traitement médiatique de l’affaire portait atteinte au principe de confrontation, à la liberté d’expression et la liberté de la presse, en plus d’être dépourvu de fondement juridique. De plus, l’interdiction est absolue et n’a pas été limitée dans le temps.

Le syndicat considère que cette décision était un dangereux acte d’exclusion de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle exclusivement compétente dans la régulation du secteur médiatique audiovisuel… Il a appelé le juge d’instruction à la revoir et à faire prévaloir le principe de liberté en l’adoptant comme règle.

Le syndicat insiste, aussi, sur le rôle des médias dans le soutien des efforts déployés par la justice, dans la lutte contre l’impunité, la garantie d’un procès équitable et l’information de l’opinion publique au sujet des affaires sensibles touchant aux droits fondamentaux. Les journalistes jouent, juridiquement, le rôle de garde-fou, a ajouté la même source.

Pour rappel, plusieurs personnalités politiques font partie des listes des accusés dans quatre affaires de complot contre la sûreté de l’État. L’une d’entre elles vise Issam Chebbi, Abdelhamid Jlassi, Ridha Belhadj, Ghazi Chaouachi, Jaouhar Ben Mbarek, Khayam Turki, Kamel Letaïef, Chaima Issa et Lazhar Akremi. L’intégralité de ces personnes a été arrêtée depuis le début de l’année 2023. Seulement Chaima Issa et Lazhar Akremi ont été, par la suite, relâchés. 

De son côté, la ministre de la Justice, Leila Jaffel, a indiqué que l’enquête portant sur le complot contre la sûreté de l’État était en cours et que les procédures étaient correctement appliquées. La ministre a considéré qu’il n’y avait pas de problème au niveau de la communication de son département et qu’elle n’avait pas à s’exprimer publiquement au sujet des affaires en cours.

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