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Samia Abbou : la conciliation pénale n’est qu’une carte parmi d’autres dans le jeu de Kaïs Saïed

La question de la conciliation pénale que le président de la République aime à évoquer n’est qu’une carte parmi d’autres qu’il sort de temps à autre tout comme la lutte contre la corruption et autres, selon l’avocate et dirigeante du parti Attayar, Samia Abbou. 

« Kaïs Saïed a construit toute sa tactique autour de trois grands dossiers qu’il pense susceptibles de redynamiser la machine économique : il s’agit de la conciliation pénale, l’argent spolié et les entreprises communautaires. Ceci n’est pas un projet. Il n’en a pas. Il s’agit plutôt d’outils qu’il utilise, des cartes parmi tant d’autres telles que la lutte contre la corruption », a-t-elle indiqué au micro de Khouloud Mabrouk lors d’un passage dans l’émission 90 minutes sur radio IFM. 

Samia Abbou a rappelé que le dossier de la conciliation pénale avait été évoqué auparavant par tous les systèmes qui se sont succédés depuis 2011, mais avec différentes approches, assimilant la conciliation pénale à la piraterie dans son processus d’application. Elle a dénoncé, dans ce sens, les critères d’évaluation. 

« L’État est loi, justice, et égalité. L’État est supposé établir la confiance. Quand on veut appliquer la conciliation pénale, il faut consacrer la loi et non saper les fondements de l’État juste et de la démocratie et le principe d’un procès équitable, pour ensuite construire un régime dictatorial », a-t-elle ajouté qualifiant le processus de conciliation pénale de « braquage, chantage et d’abus de position dominante ». 

Interpellée sur le limogeage de Najla Bouden remplacée par Ahmed Hachani à la tête du gouvernement, Samia Abbou a condamné le flou de la situation relevant l’absence de communication de la part de la présidence de la République sur les motifs de limogeage de l’ancienne cheffe du gouvernement. 

« Nous n’avons pas d’État. Nous sommes dans l’État de Kaïs Saïed, l’État du président de la République qui gouverne, exécute, fait des apparitions et parle comme bon lui semble, fait main basse sur la justice, sape les médias et les institutions, le tout pour l’intérêt de Kaïs Saïed et le projet de Kaïs Saïed ! », a-t-elle martelé assurant que le gouvernement composé par le chef de l’État n’est qu’un « fusible ».   

Elle a ajouté, dans ce même contexte, que, sous le régime Kaïs Saïed, l’élaboration des politiques de l’État n’incombait pas au chef du gouvernement, mais au président de la République. « Or, Kaïs Saïed ne fait qu’élaborer des politiques générales pour lui-même pour conserver sa place à la tête de l’État », a-t-elle estimé. 

Selon Samia Abbou, Kaïs Saïed s’est réveillé d’un long sommeil pour sortir plusieurs dossiers à la fois et en un rien de temps pour faire passer son projet qui mènera le pays à la ruine. Des dossiers qui ne sont qu’un anesthésiant, à son sens, pour que le président de la République réussisse son ascension.
 

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