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Ridha Chkoundali : les ressources extérieures du budget sont inconnues

Le professeur universitaire en sciences économiques, Ridha Chkoundali, a publié, jeudi 19 octobre 2023, un statut pour revenir sur le budget de l’État de 2024, soulignant qu’il s’agit d’un budget sans l’apport du FMI et de l’UE, dont les ressources extérieures sont inconnues. 

Ridha Chkoundali note que l’État a fixé son budget pour l’année 2024 à 77,8 milliards de dinars, soit une augmentation de 6,6 milliards de dinars par rapport au budget révisé de cette année et environ huit milliards de dinars par rapport à la loi de finances initiale de 2023. Cette augmentation dans le budget de l’État dépasse même celle enregistrée dans le budget de l’État pour l’année 2020, année de l’émergence de la pandémie en Tunisie, qui était de 6,4 milliards de dinars.

L’universitaire souligne que cette augmentation sera principalement financée par l’emprunt extérieur (augmentation de 5,9 milliards de dinars) et les recettes fiscales (4,5 milliards de dinars). Une partie de cette augmentation est justifiée par les montants importants que le gouvernement tunisien devra rembourser de sa dette au cours de l’année prochaine, s’élevant à 24,7 milliards de dinars. Ces dettes sont partagées entre la dette intérieure et extérieure, avec une augmentation totale de 3,9 milliards de dinars, en plus des 6,6 milliards d’augmentation totale dans le budget de l’État de cette année.

Il ajoute que 88 % de la dette extérieure est liée au soutien budgétaire, avec un montant de 14,5 milliards de dinars, dont 10 milliards de dinars sont encore incertains car le gouvernement n’a pas encore précisé leur provenance. 

Cette situation est préoccupante et similaire à celle qui s’est produite dans les budgets de l’État pour les années 2022 et 2023, où l’exécution du budget de l’État a été conditionnée par la signature d’un accord qui n’a pas été conclu avec le FMI.

Cependant, l’année prochaine, l’État ne recourra ni au FMI ni à l’UE en tant que groupe régional, ni même à la France, à l’Allemagne, à l’Italie et au Japon, comme ce fut le dans tous les budgets précédents.

Malgré l’absence du Fonds monétaire international pour financer le budget de l’État l’année prochaine, certaines réformes convenues entre la Tunisie et le FMI dans l’accord technique transparaissent à travers les mesures proposées, telles que la réduction des salaires en pourcentage du PIB à 13,5 %, la limitation des recrutements, la non-occupation des postes vacants, et la mise en place de programmes de réduction du nombre d’agents de la fonction publique (retraite anticipée et autres programmes).

D’autre part, 18.766 agents seront recrutés, dont 6000 dans les chantiers (régularisation de la situation), 3000 dans la défense, 3000 dans la santé, 2000 dans l’intérieur, et un peu plus dans l’éducation.

Les dépenses courantes augmenteront de 225 millions de dinars pour atteindre le montant prévu dans le budget de l’État pour 2024, soit 2,5 milliards de dinars, dont environ un milliard de dinars sera consacré à la gestion des institutions publiques, en particulier celles relevant du ministère de la Santé (448 millions de dinars), afin de permettre à ces institutions de régler une partie de leurs dettes envers la pharmacie centrale. Un quart de ce montant sera attribué aux institutions publiques relevant des ministères de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.

Concernant la compensation, le gouvernement tunisien n’a pas l’intention de changer sa politique l’année prochaine, car le montant alloué au soutien reste essentiellement inchangé, soit 11,3 milliards de dinars, principalement destinés à soutenir les carburants et l’électricité (7,1 milliards de dinars), les produits de base (3,6 milliards de dinars) et les transports (600 millions de dinars).

Les subventions des carburants et de l’électricité seront versées à la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg) (4 milliards de dinars) et à la Société tunisienne de raffinage du pétrole (3 milliards de dinars).

Les subventions des produits de base iront au soutien des céréales (2,4 milliards de dinars), du lait (500 millions de dinars), de l’huile végétale (400 millions de dinars), et le reste à la subvention des pâtes, du couscous, du papier scolaire et du sucre.

Les subventions aux transports (660 millions de dinars) seront attribuées à la société régionale de transport (400 millions de dinars), à la Société des transports de Tunis (153 millions de dinars) et à la nouvelle société de transport de Djerba (18 millions de dinars).

En ce qui concerne les interventions autres que le soutien, qui constituent la majeure partie du budget (8,4 milliards de dinars), la plupart d’entre elles ont un caractère développemental (5 milliards de dinars), tandis que le reste consiste en interventions ordinaires (3,4 milliards de dinars), principalement destinées aux catégories à faible revenu (1,8 milliard de dinars), réparties entre le Fonds de soutien à la décentralisation et la diversification des sources de sécurité sociale, et le reste (200 millions de dinars) sous forme de subventions et de prêts universitaires.

Sur les 28,2 milliards de dinars d’emprunts, soit plus d’un tiers du budget, 11,7 milliards de dinars proviennent d’emprunts intérieurs, principalement des bons du Trésor à 52 jours (5,8 milliards de dinars), des bons du Trésor négociables (2,3 milliards de dinars), des prêts bancaires (2,9 milliards de dinars) et des prêts bancaires en devises (0,7 milliard de dinars).

Ainsi, l’universitaire estime que l’année 2024 sera une année difficile en ce qui concerne le remboursement de la dette, car à l’exception du mois de mars, tous les mois de l’année prochaine connaîtront une pression constante sur le budget de l’État pour le paiement des dettes, en particulier celles dues à l’étranger.

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