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Mounir Charfi : après les leaders d’opinion, voilà qu’on s’attaque aux créatifs !

Le président de l’Observatoire national pour la défense du caractère civil de l’État, Mounir Charfi, est intervenu, ce lundi 25 septembre 2023, dans la matinale de Shems FM.

Au micro de Wissal Kasraoui, il est revenu sur l’arrestation du caricaturiste Tawfiq Omrane, précisant que la caricature qui serait derrière l’arrestation ne fait que reprendre des propos prononcés par le chef du gouvernement.

« Nous observons depuis deux ans, des enquêtes visant de plus en plus de leaders d’opinion et nous ne sommes pas habitués à cela. Nous pouvons dire que la liberté d’expression est aujourd’hui l’unique acquis de la révolution, nous n’avons pas avancé ailleurs. Cet acquis il semblerait que nous sommes en train de le perdre, on note une ingérence manifeste de l’exécutif dans le contenu des médias et surtout la Télévision nationale. Aussi interroger un journaliste ou un leader d’opinion autour d’une opinion justement n’a rien à avoir avec la démocratie, les droits de l’Homme et le développement. Aujourd’hui nous avons en plus engagé un pas plus dangereux, en s’en prenant à la créativité jusqu’à interroger un caricaturiste sur son œuvre » a ajouté Mounir Charfi.

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Arrêté jeudi puis libéré à l’aube vendredi 22 septembre 2023, le dessinateur Tawfiq Omrane a déclaré qu’alors qu’il rentrait chez lui, il est tombé sur deux agents de police devant son domicile. Ceux-ci lui ont demandé de les accompagner au poste de police où on lui poserait quelques brèves questions. Il a ajouté qu’une fois arrivé sur place, on lui avait indiqué qu’il faisait l’objet d’une plainte pour chèque sans provision, alors qu’il n’en avait pas fait usage récemment. 

Après avoir exigé des détails sur cette affaire pour qu’il puisse régulariser sa situation, le dessinateur a été informé que seul le parquet était habilité à prendre une décision, notamment sa libération ou son placement en détention provisoire.  

Ce n’est que plus tard au fil de l’échange avec les agents que l’affaire des caricatures a été abordée et des questions au sujet de quatre caricatures en particulier lui ont été posées, selon sa version. Tawfiq Omrane a expliqué que sur les quatre caricatures, trois concernaient le chef du gouvernement et une autre la Sonede et la Steg. 

Outre les significations de ses dessins, Tawfiq Omrane dit avoir été questionné sur des choses personnelles telles que l’année de l’obtention de son diplôme du baccalauréat, son appartenance politique, ses pratiques religieuses et celles de sa femme, ainsi que ses habitudes en termes de consommation d’alcool. 

Le dessinateur a avancé que les policiers avaient refusé de lui dévoiler l’identité de la partie plaignante et que son droit à un avocat pendant son interrogatoire ne lui avait pas été communiqué. Il a assuré, également, qu’on lui avait refusé la lecture du PV et qu’il avait été obligé de le signer sans avoir connaissance de son contenu. 

Tawfiq Omrane comparait aujourd’hui devant le Procureur de la République. Il est accusé d’atteinte à la personne du chef du gouvernement, Ahmed Hachani.

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