Mounir Ben Salha : Saïed a eu le courage de s’attaquer au dossier brûlant des biens confisqués !
Invité de Hatem Ben Amara dans la matinale de Jawhara FM, l’avocat Mounir Ben Salha, est revenu sur le dossier des biens confisqué, qui refait actuellement polémique.
« Quand le président a dit qu’il n’est pas question de céder les biens confisqués, il pesait ses mots et il a eu le courage d’ouvrir ce dossier sur lequel nous avons lancé l’alerte depuis 2012. Ces biens ont été considérés comme des butins et distribués selon des affinités et calculs politiques, des sociétés ont été sciemment mises en faillite. Le président Ben Ali sachant qu’il ne les récupérera jamais voulait que ses biens immobiliers soient cédés au peuple tunisien et non dans les poches des voleurs. Ouvrir ce dossier sensible, de ce qui s’est passé devant les yeux de tout le monde, et on parle de milliers de milliards (…) les proches du pouvoir à l’époque étaient confiants et tous leurs biens, 99% de leurs biens immobiliers, sont en Tunisie » a-t-il expliqué.
Mounir Ben Salha a souligné que les biens confisqués ont été partagés et tout un business a été crée autour de ce dossier. « On parle de ministres, de députés, de cadres, de politiciens et d’experts qui sont impliqués. Ceux qui ont acquis un bien en sachant pertinemment qu’ils l’ont payé à un prix dérisoire à côté de sa valeur moyennant des pots de vin seront poursuivis (…) ces opérations se passaient en toute opacité et dans le secret (…) il faut annuler toutes les ventes où la corruption est avérée » a-t-il précisé.
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Le président de la République, Kaïs Saïed, a discuté hier avec la ministre de la Justice, Leila Jaffel, et la ministre des Finances, Sihem Nemsia, du dossier des biens confisqués et des « manipulations délibérées ayant entravé ce dossier ».
« De nombreuses propriétés ont été négligées ou cédées à des prix dérisoires, profitant ainsi, à nouveau, aux lobbys qui ont changé de masques pour s’emparer des biens du peuple de manière détournée », a déclaré chef de l’État soulignant que « ce dossier a duré plus longtemps que nécessaire et doit être clos ». Il a également insisté sur « la nécessité de rendre compte de ceux qui ont négligé les biens confisqués à des prix dérisoires », et citant l’exemple d’une propriété à Hammamet acquise pour deux millions de dinars et cédée rapidement pour vingt millions de dinars.
Le Président a souligné que « l’État ne restera pas les bras croisés, que ce soit pour cette propriété ou d’autres, et que ceux qui ont participé à ce crime, ainsi que ceux qui pensent encore qu’ils peuvent dilapider les fonds du peuple, seront poursuivis ».
Dans le même contexte, le Président a déclaré que « le cadre juridique mis en place après le 14 janvier 2011 n’a fait qu’amplifier la corruption et la dilapidation des ressources du peuple tunisien », soulignant « qu’il est inacceptable que ce dossier reste ouvert pendant plus de deux décennies ».
Il a affirmé que « ceux qui veulent la réconciliation ont les portes ouvertes devant eux, tandis que ceux qui choisissent le contraire doivent assumer pleinement leur responsabilité devant la justice ».