Ministres devant la justice: «ce n’est pas ça» qui fait perdre «confiance» dans les politiques, dit Véran
PARIS: Deux ministres devant les tribunaux, « ce n’est pas ça qui fait que les Français n’ont pas confiance dans les politiques », a estimé mardi le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, balayant la règle qui prévalait depuis les années 90 d’une démission en cas de mise en examen.
« On a une vie comme les autres et on est des justiciables comme les autres et donc on a le droit à la présomption d’innocence comme les autres », a assuré le ministre sur franceinfo, à propos des comparutions devant la Cour de justice de la République pour prise illégale d’intérêt du ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti et devant le tribunal correctionnel de Paris pour favoritisme du ministre du Travail Olivier Dussopt.
« Ce n’est pas ça qui fait que les Français n’ont pas confiance dans les politiques: ils n’ont pas confiance dans les politiques parce qu’ils considèrent majoritairement aujourd’hui que les gens qui sont élus ne sont pas élus pour faire le bien général, l’intérêt général mais pour d’autres motivations », a tranché Olivier Véran.
Pas de démission
Il a rejeté la règle datant des années 90 voulant qu’un ministre mis en examen démissionne, car « beaucoup de saisines » de la justice « aboutissent à une relaxe complète des intéressés ». « Ah ben c’est dommage, vous étiez innocent, votre vie politique est terminée et on avait besoin de vous et on a dû se priver de votre talent », a-t-il commenté.
« On a sans doute plus de devoirs que les autres (mais) on a les mêmes droits », a-t-il conclu.