Majdi Karbai : l’Italie va œuvrer à ce que Kaïs Saïed obtienne de l’UE le montant qu’il souhaite
L’ancien député Majdi Karbai, est intervenu, ce mardi 3 octobre 2023, dans l’émission « Expresso », sur Express Fm.
Au micro de Wassim Ben Larbi, il a affirmé que le récentes déclarations du président de la République, Kaïs Saïed, ont eu un grand retentissement et font aujourd’hui la une des journaux italiens.
« Kaïs Saïed négocie avec l’Europe mais adresse des messages entre les lignes qui sous-entendent que le montant proposé n’est pas suffisant et qu’il demande plus (…) Le président dit clairement que le montant est dérisoire et le message est également clair dans le communiqué de la présidence (…) Giorgia Meloni estime qu’il est difficile que la Tunisie parvienne à finaliser l’accord avec le FMI mais œuvre à ce que la Tunisie obtienne tout de même la somme de 800 millions d’euros de la part de l’UE sans cette option. Nous attendons aujourd’hui les réactions italiennes face aux déclarations du chef de l’État qui ont été prises très au sérieux » a déclaré l’ancien député.
« Nous entrons dans une nouvelle phase. La Tunisie veut plus d’argent, l’Europe ne veut pas débloquer des sommes importantes à cause des problématiques des droits de l’Homme et des migrants. L’Europe refuse de s’impliquer moralement en soutenant un régime dictatorial. L’Italie n’attache aucune importance à ces détails et ne s’encombre pas des questions relatives à la situation des libertés en Tunisie. L’orientation est claire et le régime opère des rapprochements et une harmonie avec l’extrême droite européenne, ce qui se traduit dans le discours de Kaïs Saïed. L’Italie va donc pousser à ce qu’il obtienne les fonds qu’il veut » a-t-il ajouté.
Hier, Kaïs Saïed abordait avec le ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, les relations de la Tunisie avec l’Union européenne, notamment, la dernière proposition qu’elle a présentée pour soutenir le budget de la Tunisie et lutter contre la migration illégale. Le président de la République a souligné que « la Tunisie, qui accepte la coopération, n’accepte pas la charité ou l’aumône. Notre pays et notre peuple ne veulent pas de la pitié, mais exigent le respect ».
Ainsi, Kaïs Saïed a affirmé que « la Tunisie rejette ce qui a été annoncé ces derniers jours par l’Union européenne, non pas en raison du montant en jeu, car toutes les richesses du monde ne valent pas une once de notre souveraineté, mais parce que cette proposition contrevient à l’accord signé à Tunis et à l’esprit qui a prévalu lors de la conférence de Rome en juillet dernier ».