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Les coupures d’eau risquent de s’accentuer dans certaines régions

La situation hydrique en Tunisie est catastrophique. À cause du manque de précipitations, les coupures d’eau risquent de s’aggraver dans certaines régions du pays et de durer quelques jours au lieu de quelques heures. C’est ce qu’a expliqué, mardi 7 novembre 2023, le coordinateur de l’Observatoire tunisien de l’eau, Ala Marzougui, lors de plusieurs passages radiophoniques.

Au micro de Borhen Bssaies, dans « l’émission impossible » diffusée sur IFM, M. Marzougui a ainsi précisé que les réserves en eaux des barrages sont de 23%, un taux jamais atteint auparavant et un fait extrêmement grave. Et d’affirmer que les mois d’octobre et de novembre 2023 sont les plus chauds depuis une cinquantaine d’années, le tout corrélé avec une absence de précipitation. Ce sont les citoyens et les petits agriculteurs qui subissent les répercussions de cette situation, affirme M.Marzougui.

Le coordinateur de l’Observatoire tunisien de l’eau a ainsi vivement critiquer l’usage du peu de ressources existantes pour des productions agricoles dédiées à l’export, comme la salade, les tomates ou même les pastèques (les agriculteurs produisant ce genre de produits ayant les moyens financiers pour creuser des puits profonds et en plus gaspillent souvent une bonne partie de cette eau, ndlr). Pour lui, il aurait mieux valu que cette eau soit orientée aux petits agriculteurs pour produire les besoins agricoles locaux.

Pire, d’après ses dires, le ministère de l’Agriculture est toujours en train de « discutailler », de faire le diagnostic et n’a pas arrêté jusqu’à cette heure une stratégie claire.

Ala Marzougui a aussi prévenu que les coupures vont empirer dans certaines régions du pays, notamment pour Sfax, le Sahel et même pour le Grand Tunis (étant alimentés par les barrages, ndlr). Ainsi, les coupures quotidiennes de quelques heures vont se transformer en coupures de quelques jours, les prévisions météorologiques n’étant pas bonnes et la sécheresse se poursuivant avec le peu de précipitations.

Le responsable a appelé à la nécessité de proclamer l’état d’urgence en ce qui concerne les ressources hydriques, en interdisant l’irrigation des produits agricoles destinés à l’exportation et en renouvelant et en effectuant la maintenance du réseau de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede) pour limiter les pertes qui peuvent dépasser les 30%.

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En outre, au micro de Lobna Bedda dans l’émission Echerâa Ettounsi, M. Marzougui a spécifié que la situation hydrique est délicate et que notre consommation d’eau est dix fois supérieure aux apports en eau des barrages outre l’absence de précipitations.

Pour lui, cette catastrophe naturelle est équivalente à la pandémie du Covid-19 et il fallait réagir en conséquence avec une stratégie bien établie et la mise en place des financements nécessaires. Il a appelé, entre autres, à une décision politique interdisant le gaspillage de l’eau.

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En mars 2023, le ministère de l’Agriculture avait annoncé le rationnement de l’eau potable et l’interdiction de certains usages à cause de la sécheresse en Tunisie. À cette époque, les réserves en eaux des barrages avaient baissé sous la barre des 30%.

Septembre dernier, le ministère de l’Agriculture a décidé de proroger la décision de rationnement de l’eau.

Le 9 octobre 2023, le secrétaire d’État chargé des eaux auprès du ministère de l’Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydrauliques, Ridha Gabouj avait révélé que son département étudiait de possibles nouvelles mesures permettant de faire face à la sécheresse et au faible taux de remplissage des barrages.

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