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La position de Saïed et Bouderbala provoque un tollé de réactions

Plusieurs députés et anciens députés ont réagi aux perturbations qui ont ponctué les plénières du 2 et 3 novembre consacrées à l’examen de la proposition de la loi sur la criminalisation de la normalisation avec Israël. Ils ont condamné d’un côté l’ingérence flagrante dans le pouvoir législatif et une incohérence entre les précédentes déclarations du président de la République et son opposition récente à la criminalisation de la normalisation.  

La plénière du 2 novembre a été levée après que les députés ont approuvé les deux premiers articles de la proposition de loi sur la criminalisation de la normalisation avec Israël. Celle du 3 novembre a également été reportée et plusieurs députés ont affirmé ne pas avoir pu s’entretenir avec le président du Parlement.

Le président du Parlement, Brahim Bouderbala, avait évoqué une opposition du président de la République, Kaïs Saïed, à cette initiative législative. Il a précisé, dans ce sens, que le chef de l’État y voyait des répercussions sur les intérêts de la Tunisie et a décidé de l’ajournement de la plénière.  

Une position que le président de la République a confirmée, lui-même, vendredi soir dans un discours télévisé. Il a considéré qu’il n’y avait pas lieu de parler de criminalisation de la normalisation, mais plutôt de libération de la Palestine.

Le président du bloc parlementaire « La ligne nationale souveraine », Youssef Tarchoun, a affirmé, vendredi 3 octobre 2023, dans une déclaration à l’agence Arab World Press, que les députés tenaient à faire adopter cette proposition de loi en dépit des récents développements. 

Commentant la déclaration du président de la République, le député Toussef Tarchoun a avancé que la proposition de loi n’était en rien contradictoire à la position de Kaïs Saïed. A son sens, la proposition de loi s’aligne avec l’idée que la normalisation est une trahison, tout comme l’avait indiqué Kaïs Saïed, sans parler du fait qu’elle est l’expression de la volonté du peuple qui exige, effectivement, la criminalisation de la normalisation. 

Revenant sur la non-reprise de la plénière, tel que prévu hier, le député a accusé le président du Parlement, Brahim Bouderbala, d’avoir enfreint le règlement intérieur de l’Assemblée des représentants du peuple.  

Il a précisé que les députés avaient exigé du président du Parlement des explications à ce sujet et qu’ils avaient revendiqué une date pour poursuivre l’examen du draft proposé. « Les délibérations sur la loi ont commencé et il n’y a pas moyen de les perturber. Nous devons finaliser », a-t-il déclaré à l’agence AWP, rejetant toute possibilité d’apporter des amendements au texte. 

Selon le dirigeant d’Attayar, Hichem Ajbouni, Kaïs Saïed a, par son opposition à cette proposition de loi, annihilé son récit sur la volonté du peuple et le fait qu’il considère la normalisation une haute trahison. « Quand le peuple a voulu criminaliser la normalisation, on lui a dit, par l’intermédiaire du simple fonctionnaire Brahim Bouderbala, que cette loi portait atteinte à la sécurité nationale du pays et nuisait aux intérêts de la Tunisie. Cela veut dire qu’en fin de compte, qu’il n’en est rien du ‘peuple qui veut’ et que seul ce qui sert l’intérêt de Kaïs Saïed et ce que veut Kaïs Saïed passera », a-t-il écrit sur sa page Facebook. 

Le député Ahmed Saïdani s’est, lui, attaqué à Brahim Bouderbala considérant qu’en dévoilant ce que lui avait confié le président de la République, le président du Parlement a réussi à « se vendre sans le savoir comme étant l’oiseau rare des intérêts étrangers de la Tunisie, l’alternative supposée à Kaïs Saïed et l’homme des États-Unis en Tunisie, dans le sillage de ceux qui sont en train de duper le Président ».

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