La claque de Kaïs Saïed à la DGA de la BNA

S’exprimant durant une réunion ministérielle restreinte, le président de la République, Kaïs Saïed, est revenu sur sa visite du 15 septembre 2023 au siège de la BNA. Il n’a pas hésité à s’en prendre directement à la DGA de la banque, Arbia Alaya.
Dans une vidéo publiée par la présidence de la République à la date du 18 septembre 2023, Kaïs Saïed a critiqué l’attitude de Arbia Alaya et ses déclarations. Il a considéré que cette dernière devait se focaliser sur la lutte contre la corruption et mener à bien sa tâche avant d’aborder d’autres sujets.
Arbia Alaya avait indiqué, rappelons-le, être préoccupée par la question du financement des entreprises communautaires, projet très surveillé par le président lui-même. « Pour ce qui est des entreprises communautaires, nous devons mettre en place une loi pour les financer… Nous avons géré près de la totalité des entreprises communautaires… Comment les financer? Nous ne le savons pas ! Il faudrait envisager une ligne (de financement) qui leur serait exclusive. Le taux (d’intérêt) est très élevé pour les agriculteurs… Quatorze entreprises communautaires collaborent avec nous », avait-elle déclaré.
Notons que la dame a, également, évoqué le décret n°54 liberticide tout en assurant qu’elle était heureuse de sa promulgation. Elle s’est adonnée à un petit tour de victimisation en affirmant être la cible d’attaques et de campagnes d’incitation. Elle a insisté sur la chose et a laissé sous-entendre qu’elle s’attendait à son application. Selon elle, ces attaques visent à l’empêcher de travailler et à salir son image et porter atteinte à sa réputation.
Réagissant à cette déclaration et dans la même vidéo, Kaïs Saïed ne semblait pas être contrarié. Bien au contraire, il avait répondu d’un ton très calme que les entreprises communautaires permettraient d’éradiquer le chômage. Il a même essayé de rassurer la dame en lui affirmant l’existence de mécanismes et de moyens permettant de financer les entreprises communautaires.
À la grande surprise de tout le monde, le président de la République ne s’est pas gêné pour tirer à boulets rouges sur la dame quelques jours après cette visite. Il est revenu sur ce bref échange afin d’exprimer son mécontentement. Tendant les mains vers sa gauche puis vers sa droite afin de démontrer la divergence des avis et d’un ton ironique, il a déclaré « Je lui parle de corruption au sein de la BNA et elle me parle d’entreprises communautaires ! Je lui parle de corruption… Qu’elle accomplisse déjà sa tâche au sein de la banque ! », a-t-il dit.