Kaïs Saïed vs intelligence artificielle : les réactions amusées des internautes

Dans un discours prononcé le 10 août 2023, le président de la République, Kaïs Saïed, a qualifié l’intelligence artificielle (IA) de danger imminent. Ses propos hostiles à l’IA ont suscité une vague de blagues et de réactions amusées de la part des internautes.
Le journaliste, Khémais Khayati a repris un statut circulant sur Facebook dans lequel on peut lire le texte suivant : « Même l’intelligence artificielle ne lui plait pas ? La calligraphie est la solution ». Il s’agit d’une petite référence à la fameuse lettre adressée à l’ancien chef du gouvernement, Hichem mechichi, écrite par le chef de l’État à la main ou encore à la publication de la nouvelle constitution le 30 juin 2022.

L’ancien député, Yassine Ayari, a repris une partie du discours du président de la République dans laquelle il déclare qu’il s’agit d’un outil attentant à la pensée humaine. Le président a, aussi, déclaré que l’IA était en réalité une arme. L’ancien élu a, d’un ton ironique, indiqué qu’il s’agissait de la déclaration d’une personne ayant cru à l’utilisation de satellite pour perturber le déroulement de la consultation électronique.

La journaliste Monia Arfaoui a, quant à elle, considéré qu’un peuple habitué aux files d’attente n’avait pas besoin d’intelligence artificielle. « Les robots ne pétrissent pas le pain, ne font pas la queue et ne complotent pas ! », a-t-elle ajouté.

Le blogueur, Khelifa Ghiloufi a critiqué la déclaration du président de la République. Il s’est étonné du recours à de tels propos à l’occasion de la célébration de la journée du savoir en publiant sur son profil Facebook « Quel message pour les jeunes !! ».

L’activiste et membre d’Attayar, Dhaker Lahidheb a, de son côté, indiqué que l’IA et les cigarettes Marlboro (en référence à la marque consommée par le chef de l’État) provenaient de la même source. Il s’agit d’une invention des infidèles de l’occident. « Ils veulent nous rendre malade et nous transformer en analphabètes. Nous comprenons enfin d’où provient le danger imminent », a-t-il publié sur son profil Facebook.

Abordant la déclaration du président d’un ton comique, le médecin et activiste, Meher Abassi, a tout simplement proposé d’appliquer le fameux article 80 de la constitution de 2014. Il s’agit de l’article par lequel le chef de l’État était passé pour justifier sa monopolisation des pouvoirs à la date du 25 juillet 2021. « Après avoir tout clashé, il se met à clasher l’intelligence artificielle car il s’agit d’un danger imminent », a-t-il écrit sur Facebook.

L’ancien rédacteur en chef de l’agence Tunis Afrique presse, Bechir Ouerda a, lui aussi, appelé à l’application de l’article 80 et à barrer la route à l’intelligence artificielle. Il a, aussi, expliqué que la Tunisie n’avait pas besoin d’intelligence artificielle tant qu’elle disposait de Riadh, Nejib et Hassène, en référence aux chroniqueurs Riadh Jrad, Najbi Dziri et Hassène Kassar connus pour leur soutien au président de la République et à sa politique.

S.