Immigration: les députés écolos veulent mettre fin à la «préférence nationale»
PARIS: Prenant volontairement à contre-pied les « idées reçues » en matière d’immigration, les députés écologistes ont déposé une proposition de loi qui entend mettre fin au « principe de préférence nationale » qui prévaut selon eux actuellement en France, indique à l’AFP son premier signataire, Aurélien Taché.
La proposition de loi « tendant à permettre une politique ambitieuse d’intégration des étrangers arrivant en France » a été déposée la semaine dernière, avec la signature de la quasi totalité des députés du groupe écologiste, et celle de la députée PCF Elsa Faucillon.
Certaines propositions pourront nourrir sous forme d’amendements le débat sur le projet de loi sur l’immigration, selon M. Taché. Le texte sera examiné dans l’hémicycle du Sénat à partir de lundi, et à l’Assemblée nationale en décembre.
« Alors que certains partis politiques font de ce concept (la préférence nationale) la clef de voûte de leur programme et que de nombreux acteurs du débat public affirment que les étrangers bénéficieraient d’avantages supérieurs à ceux de nos compatriotes, nous affirmons au contraire que le principe de préférence nationale s’applique déjà dans de nombreux domaines du droit français et qu’il est un frein majeur à l’intégration des étrangers et à la cohésion sociale », écrivent les écologistes dans l’exposé des motifs.
Parmi leurs propositions, la suppression des « barrières à l’emploi » des étrangers dans la fonction publique, l’alignement des frais d’inscription dans les universités pour les étrangers sur ceux des Français, la possibilité de travailler dès le dépôt de la demande d’asile, l’obligation pour l’administration de répondre sous six mois à une demande de renouvellement de titre de séjour, son silence valant acceptation tacite.
Ils souhaitent également faciliter l’emploi des étrangers extra-communautaires en n’obligeant plus les employeurs à « fournir une preuve d’annonce publiée pendant plus de trois semaines » non pourvue, ou inscrire dans la loi l’égal accès à l’hébergement d’urgence des étrangers.