Évasion de la Mornaguia : Hatem Mliki appelle le ministère de l’Intérieur à dévoiler la vérité
L’ancien député Hatem Mliki a commenté, lundi 6 novembre 2023, l’affaire de l’évasion de la prison Mornaguia d’où cinq terroristes dangereux ont pris la fuite la semaine dernière.
Invité de Wissal Kasraoui dans la Matinale de Shems FM, il a qualifié l’incident de catastrophe. Évoquant la version officielle du président de la République qui a affirmé que les terroristes avaient été exfiltrés de leur lieu de détention par des parties extérieures appuyées par des agents de sécurité, il a appelé le ministère de l’Intérieur à dévoiler toute la vérité sur cette affaire.
Le 1er novembre 2023, cinq terroristes dont deux impliqués dans les assassinats politiques de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi ont fui la prison civile de la Mornaguia. Il s’agit de Nader Ghanmi, Alaeddine Ghazouani, Ameur Belâzi, Raed Touati et Ahmed Melki (alias Al Somali). Ce dernier a été capturé, dimanche 5 novembre 2023, à cité Intilaka, un quartier populaire de la Capitale. Plusieurs vidéos ont été publiées sur Facebook par des citoyens présents sur place au moment où le terroriste a été interpellé. Al Somali aurait été reconnu par un policier.
Le président de la République s’est exprimé au sujet de la fuite des terroristes assurant qu’il s’agissait d’une exfiltration mais aucune version officielle n’est venue étayer l’affaire de l’arrestation d’Al Somali.
A ce sujet, l’ancien député a avancé que si ce qu’avait dit le président de la République est vrai, le département de Kamel Feki devrait donner les détails de cette opération ainsi que les noms des agents sionistes et agents tunisiens présumés impliqués dans cette affaire.
Il a ajouté, également, que l’absence de communication officielle à ce sujet était fortement préoccupante rappelant que les autorités ont allégué à plusieurs reprises une infiltration du système sécuritaire tunisien sans avancer de preuves tout comme dans l’affaire de la fusillade de la synagogue de la Ghriba à Djerba ou encore celle du drame de Zarzis.
Hatem Mliki a ajouté que cette omerta pourrait pousser vers un chaos total et un tourbillon de doutes. A son sens si les versions avancées par les autorités officielles sont fictives, c’est que l’État est pris dans une spirale d’hystérie et d’instrumentalisation politique de certaines affaires. Il a signalé, dans ce même contexte, que si l’État reste muet, il saperait sa relation avec les citoyens et ses appareils.
L’ancien député a réitéré la gravité de la situation assurant qu’exfiltrer des prisonniers par des parties étrangères dans un pays donné s’apparente à une déclaration de guerre.
L’affaire a secoué la société tunisienne. Le premier choc a été de constater que la prison la plus sécurisée du pays pourrait être infiltrée et le second de voir l’un des terroristes poursuivre son quotidien au sein des siens comme si de rien n’était. Plusieurs rumeurs ont, également, circulé vendredi sur une éventuelle implication d’Al Somali dans une affaire de braquage de banque dans le quartier de Boumhel, un quartier qui se situe à quelques kilomètres de cité Intilaka où le terroriste a été appréhendé dimanche.