En cabinets ministériels, des «rémunérations inégalitaires et opaques», critique un observatoire
PARIS: Les rémunérations en cabinets ministériels sont « inégalitaires et opaques », critique l’ancien député PS et spécialiste du train de vie de l’Etat René Dosière, dans une note de son observatoire de l’éthique publique transmise à l’AFP.
Comme chaque année, l’ancien élu s’est penché sur les annexes du projet de loi de finances consacrées aux effectifs et aux salaires des membres des cabinets des ministres.
En moyenne, la rémunération mensuelle d’un membre de cabinet en 2023 est stable: 8 441 euros brut contre 8 495 euros l’an dernier, avec une légère hausse dans l’équipe de la Première ministre, de 2,7%, pour atteindre 10 250 euros, selon les calculs de René Dosière.
Mais son observatoire critique « l’ampleur des inégalités en matière de rémunération dont le montant est laissé à la seule décision de chaque ministre », par l’intermédiaire de l’indemnité de sujétions particulières (ISP) versée aux fonctionnaires travaillant en cabinets.
« Dans certains ministères, on constate des progressions très fortes et choquantes », estime René Dosière, qui mentionne les fonctionnaires du cabinet du ministre de l’Intérieur, et leur rémunération moyenne de 9 671 euros brut par mois en 2023 contre 8 311 en 2022, soit une hausse de 16,4%.
Parmi les plus fortes progressions de rémunérations de fonctionnaires en cabinets, il cite l’Agriculture (10 272 euros mensuels brut en moyenne, +15,9%), l’Enseignement supérieur (9 299 euros, +10%), ou les quatre fonctionnaires membres du cabinet du secrétaire d’Etat chargé de la Mer (10. 15, +7,3%).
« Il n’existe aucune codification des fonctions de cabinet ce qui explique le niveau surprenant de certaines rémunérations, supérieures à celle du ministre », déplore René Dosière.
« De plus, certaines informations ne sont pas fournies: on ignore si les rémunérations des femmes sont équivalentes à celles de hommes; on ignore le montant des rémunérations du personnel-support par catégories, des précisions seraient utiles sur ces personnels hors cabinet qui émargent aux indemnités. Bref, il est temps que la lumière se substitue à l’ombre », conclut-il.