El Euchi : la commission de conciliation peut collecter beaucoup d’argent pour la Tunisie
L’ancien ministre des Domaines de l’État (gouvernement Essid), Hatem El Euchi, s’est dit optimiste quant à l’aboutissement des travaux de la commission de conciliation pénale notant que celle-ci pourrait collecter beaucoup d’argent pour la Tunisie.
« Il faut cependant de la bonne foi et beaucoup de rigueur du côté des hommes d’affaires et des membres de la commission à la fois », a-t-il assuré au micro de Wissal Kasraoui lors de son intervention dans la Matinale de Shems FM, lundi 25 septembre 2023.
Chargée par le président de la République de récupérer pas moins de treize milliards de dinars ; valeur de l’argent détourné, cette commission n’a plus que deux mois pour accomplir la mission qui lui a été assignée, il y a de cela déjà dix mois. A la nomination de ces membres, cette commission avait six mois pour appliquer la bonne volonté de Kaïs Saïed et récupérer l’argent volé du peuple tunisien ; un argent qui lui revient de droit selon le chef de l’État. Au terme de ces six mois, la commission – n’ayant rien accompli – a vu son mandat prolongé. Le bilan demeure le même. Pas un millime collecté.
En dépit de ce bilan négatif, cette commission ne pourrait être qualifiée d’incompétente comme l’avait estimé l’ancien dirigeant nahdhaoui et ancien ministre de la Santé Imed Hammami, selon Hatem El Euchi. « Le président de la République lui a rendu visite plusieurs fois et n’a jamais exprimé d’insatisfaction. Au contraire, il l’a exhortée à fournir davantage d’efforts. Ses membres sont par ailleurs des gens très compétents. On ne peut se permettre de les juger », a-t-il avancé rappelant qu’il a appelé mainte fois le président de la République à désigner un président à ladite commission.
Makram Ben Mna a été démis de ses fonctions en mars 2023 sur décision de Kaïs Saïed. Depuis, personne n’a été nommé à sa place. Plus tard en juillet, une membre de la commission Fatma Yaâcoubi, a également été limogée quelques jours après une visite du chef de l’État et durant laquelle la dame a annoncé à Kaïs Saïed que la commission s’était saisie du dossier d’un homme d’affaires ayant déposé une demande auprès de la commission pour une entente sur un montant de trente « billions » de dollars. Un chiffre dont l’absurdité colossale est vite devenue la risée de la toile.
Remplir ces postes vacants au sein de la commission est capital, selon M. El Euchi, notamment celui de président car « il joue un rôle important ».
Revenant sur les accusations portées contre la Commission tunisienne des analyses financières (Ctaf) ; jugée incompétente par le président de la République, Hatel El Euchi a laissé entendre que Kaïs Saïed avait sans doute raison de par les éléments dont il disposait alors. Il a ajouté qu’un changement pourrait être opéré au niveau de la composition de cette commission et plus tard au niveau de la loi régissant la Banque centrale de Tunisie.
« Le président de la République ne s’est prononcé qu’après avoir examiné ses rapports et eu connaissance de tous les éléments », a-t-il souligné.
La semaine dernière en réaction aux accusations lancées contre la Ctaf, l’ancien secrétaire général de ladite commission, Samir Brahimi, a expliqué que la Ctaf n’avait pas la compétence que lui voulait le président de la République. Il a précisé que si la commission ne pourrait intervenir sauf si sollicitée par les institutions financières sur un éventuel dossier de fonds douteux.
Selon Kaïs Saïed, la Ctaf ne joue pas son rôle de contrôle dans la lutte contre le blanchiment d’argent et les transferts de fonds douteux.