Criminalisation de la normalisation : Bouderbala a cédé aux pressions américaines, selon des députés
Si les discussions au Parlement sur la proposition de loi sur la criminalisation de la normalisation se trouvent aujourd’hui bloquées c’est à cause du président du Parlement, Brahim Bouderbala qui, selon des députés, a cédé aux pressions américaines.
Les États-Unis ont menacé la Tunisie de sanctions économiques et militaires si une telle loi venait à être adoptée, a affirmé, le rapporteur de la Commission parlementaire des droits et libertés Mohamed Ali dans une publication sur Facebook, lundi 6 novembre 2023. Le député a indiqué, également, que l’ambassade des États-Unis en Tunisie avait formulé ses menaces dans une correspondance envoyée au ministère des Affaires étrangères.
Selon la même source, le président du Parlement a évoqué ces menaces à plusieurs reprises pour expliquer son opposition à la proposition de loi sur la criminalisation de la normalisation avec Israël et pour faire peur aux élus.
Un autre député, Bilel El Mechir, a aussi dénoncé des liens entre le président du Parlement et les États-Unis s’interrogeant sur le contenu des entretiens téléphoniques quotidiens entre Brahim Bouderbala et l’ambassadeur américain en Tunisie, Joey R. Hood.
Invité de Moez Ben Gharbia sur Diwan FM, le député a indiqué que ce qu’avait avancé Brahim Bouderbala au sujet de l’opposition du président de la République, Kaïs Saïed, à la proposition de loi sur la criminalisation était erroné. Il a expliqué que c’était le président du Parlement lui-même qui avait appelé le président de la République lors de la plénière consacrée à l’examen de ladite proposition de loi et non l’inverse. Selon le député, si le président de la République avait des réserves au sujet de cette proposition de loi il aurait contacté lui-même le Parlement et n’aurait pas attendu la plénière. Le député insinue ainsi que le timing du coup de fil passé par Brahim Bouderbala est suspect.
Il a précisé que Kaïs Saïed n’avait rien contre cette proposition de loi admettant, toutefois, des divergences autour de certains termes et formulations et la forme du texte. Selon Bilel El Mechri, le discours de Kaïs Saïed était clair à ce sujet.