Borrell : les États membres de l’UE avaient exprimé leur incompréhension face à l’accord migratoire
Les États membres de l’Union européenne avaient exprimé leur « incompréhension », face à l’empressement de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de conclure un accord migratoire avec la Tunisie. C’est ce qu’a indiqué le quotidien britannique « The Guardian » dans un article publié lundi 18 septembre 2023 et citant Josep Borrell, Haut-représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
Des inquiétudes qui ont été exprimées en juillet, à la fois verbalement et par écrit, avait écrit Josep Borrell dans une lettre datée du 7 septembre et dont le journal a reçu une copie.
« Comme vous le savez … en juillet, plusieurs États membres ont exprimé leur incompréhension face à l’action unilatérale de la Commission sur la conclusion de ce protocole d’accord et leurs inquiétudes quant à certains de ses contenus », avait indiqué M. Borrell dans cette lettre adressée à Olivér Várhelyi, Commissaire européen à l’Élargissement et à la Politique européenne de voisinage. Et d’ajouter : « Après la réunion du Conseil des Affaires étrangères du 20 juillet, certains États membres vous ont fait part de leurs préoccupations par écrit ».
La lettre indique également que les ministres des Affaires étrangères ont « observé que les étapes appropriées de la procédure d’adoption n’ont pas été suivies » par la commission et que, par conséquent, le protocole d’accord ne peut pas être « considéré comme un modèle valable pour de futurs accords ».
« The Guardian » note que la raison pour laquelle Josep Borrell a écrit cette lettre deux mois après la signature de l’accord n’est pas claire, mais le journal pense qu’il s’agit d’une tentative de s’assurer qu’un accord similaire ne soit pas répété avec d’autres pays d’Afrique du Nord sans consultation appropriée des États membres.
Le 16 juillet 2023, un mémorandum d’entente entre la Tunisie et l’Union européenne a été signé, par le président de la République, Kaïs Saïed, la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni, la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, au palais présidentiel de Carthage. Il vise à endiguer le flux de migration clandestine provenant à partir de la Tunisie.