BCT : l’endettement de l’État et des entreprises publiques menace le secteur bancaire tunisien
Trois menaces guettent le secteur financier en Tunisie, selon un récent rapport de la Banque centrale de Tunisie (BCT).
La première est liée à des risques de liquidité en dinar et en devises, avec une pression intense sur les banques publiques qui risque de se propager aux autres composantes du secteur financier. La deuxième est liée aux risques de pertes de confiance dans le secteur financier. La troisième concerne la propagation des problèmes du secteur réel au secteur financier.
Ces menaces sont causées par diverses raisons, toujours selon ce même document, dont notamment la hausse du financement du secteur bancaire à l’État et aux entreprises publiques, la hausse des risques à cause des créances douteuses, des répercussions sur les réserves en devises, etc.
Selon ce même document, l’endettement de l’État et des entreprises publiques a été multiplié par près de trois fois depuis 2015 pour atteindre 33,4 milliards de dinars, soit 21% du total des actifs du secteur bancaire à fin septembre 2023.
L’endettement du secteur public se concentre essentiellement auprès des banques publiques, l’équivalent de 33% des actifs de ces banques représentant 18,9 milliards de dinars.
Le hic, c’est que le rythme des crédits accordés aux entreprises publiques a augmenté alors que leurs dépôts ont nettement baissé, créant un gap entre dépôts et crédits de huit milliards de dinars, dont sept milliards de dinars auprès des banques publiques.
En outre, la part des créances classées du total des engagements a augmenté à 18,2% pour les professionnels et le secteur privé et à 7,9% pour les particuliers à fin juin 2023.
Rappelons que le secteur bancaire est composé de 22 banques résidentes, sept banques off-shore et deux banques d’affaires. L’État est présent, directement et indirectement, dans le capital de douze banques, dont cinq sont considérées comme des banques publiques.