Anas Soltani : après chaque échec, on puise dans la théorie du complot et la victimisation
Le porte-parole d’Afek Tounes, Anas Soltani, est revenu, mardi 12 septembre 2023, sur la situation politique du pays que le parti a étayé dans un communiqué récemment.
Invité de Midi Show sur Mosaïque Fm, il a affirmé au micro d’Elyes Gharbi que l’opposition avait un rôle très sensible dans un pays tel que la Tunisie. « Quand l’opposition sort ses cartons rouges pour pointer la situation dans l’éducation par exemple ou encore la santé, cela peut paraître, pour certains, pessimiste alors que ce n’est que de l’anticipation », a-t-il expliqué.
Le politicien a, dans ce sens, dénoncé la pratique politique qui consiste à s’engager dans des promesses irréalistes pour ensuite plonger dans des discours larmoyants et accusateurs et enfin puiser dans la théorie du complot et la victimisation, une fois l’échec constaté.
« Parler du passé est du rôle des historiens et non des politiciens. Nous devons construire sur la base de ce passé et non nous y arrêter. Chez Afek Tounes nous voulons construire et parler avenir. C’est ce qui fait la différence entre Afek Tounes et ce qu’il y a sur la scène politique actuelle », a-t-il affirmé.
Anas Soltani a ajouté, dans ce sens, qu’il était temps pour la République tunisienne de mettre fin à ce cycle et se transformer en un État de réalisation. « Les promesses qu’on n’arrête pas d’avancer sans dire comment les réaliser aboutissent à l’effondrement des finances publiques », a-t-il souligné. « On ne peut parler d’un TGV alors qu’il n’y a aucun moyen de transport public disponible. On ne peut parler d’iPad dans les écoles alors qu’on a 450 écoles sans eau potable », a-t-il relevé.
Interpellé sur ce que le parti prévoit pour réguler la situation économique, le porte-parole d’Afek Tounes a indiqué que pour le cas des entreprises publiques, il faudrait étudier les dossiers au cas par cas. Certaines pourraient être restructurées, d’autres cédées, à son sens. Pour ce qui est de la masse salariale importante, il a avancé que personne ne pourrait réduire la masse salariale et encore moins revoir les prix à la baisse.
« L’équation est toute simple, il faut créer de la richesse pour ainsi augmenter les salaires et aller petit à petit vers la réalité des prix », a-t-il déclaré signalant que l’administration tunisienne est une administration qui fonctionne avec les moyens des années 60 dans un État en 2023.
Interpellé sur la question de la levée des compensations, Anas Soltani a assuré que l’État était en train de duper les citoyens. Rappelant que l’État lui-même est à l’origine du monopole que le président de la République prétend combattre, il a condamné la politique de communication du gouvernement et les divergences entre le discours qu’adopte la Kasbah et celui de Carthage.