À Strasbourg, Borne vante l’Europe comme «la solution»
STRASBOURG: Elisabeth Borne a vanté mardi au Parlement de Strasbourg la « vitalité de la démocratie européenne » et invité les militants de la majorité à « repartir en campagne » pour les élections européennes de juin en attendant la désignation de la tête de liste qui fera face à l’extrême droite, donnée favorite pour ce scrutin.
La Première ministre a appelé à « puiser dans l’exemple » de Simone Veil, première femme présidente du Parlement européen, en inaugurant un bâtiment de l’institution à son nom. Elle a su « faire de blessures indicibles le moteur de son engagement au service de la paix et de l’unité des Européens », a salué la Première ministre.
« L’Europe, c’est plus que jamais la solution », a-t-elle martelé devant des militants réunis dans un restaurant de Strasbourg, en les exhortant à « la porter » et à « la défendre » en vue du scrutin du 9 juin, « face à des extrêmes qui continuent à vouloir moins d’Europe » ou la « détruire ».
« Nous allons repartir en campagne » et « on aura besoin de vous », leur a-t-elle lancé.
Dans un sondage OpinionWay paru lundi, la liste du Rassemblement national conduite par son président Jordan Bardella recueille 28% d’intentions de vote, neuf points de plus que celle de la majorité.
La cheffe du gouvernement français a vanté des « décisions » de l’Union européenne « aux effets très concrets »: « Les vaccins pour tous, le plan de relance, la réponse forte face à la Russie ». « Demain, face aux défis climatiques (et) migratoires, face à la révolution de l’intelligence artificielle, (…) c’est en Européens que nous apporterons les bonnes réponses ».
«Pas mon projet»
La cheffe du gouvernement avait auparavant fait la tournée, hors presse, de sa famille européenne et notamment échangé avec le groupe Renew où siègent les eurodéputés macronistes.
Début octobre, elle avait déjà souligné que seuls les partis de la majorité étaient « pro-européens » avant de louer la semaine dernière les valeurs républicaines qui restent « un combat », au moment où les mouvements populistes et d’extrême droite ont le vent en poupe sur le continent.
A Strasbourg, l’eurodéputée Fabienne Keller a salué la « ténacité » et la « robustesse » d’Elisabeth Borne, qui « reste droite, solide, ferme et à l’écoute ».
Plusieurs noms circulent par ailleurs pour mener la liste de la majorité: Stéphane Séjourné, qui dirige le parti Renaissance, Thierry Breton, commissaire européen, ou Laurence Boone, secrétaire d’Etat chargée de l’Europe, tous présents mardi.
« Il faut quand même un profil assez politique, mais qui ne soit pas trop ‘techno’, et qui parle de ce que ça change, l’Europe, dans nos vies. Il faut vraiment arriver à humaniser l’Europe », plaide une ministre, qui préfèrerait qu’Elisabeth Borne reste à Matignon.